Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de HP
8 février 2017

Paul

Premier février 2017, vers six heures du soir, Paul s'éteignait dans son sommeil.
Loin, à Saintes, dans une institution pour personnes âgées dépendantes ; Saintes, ville qui ne nous évoque rien et qui n'était rien pour lui... Un no man's land avant le néant.

Je remercie Paul pour les dix années de bonheur qu'il a données à Henriette, ma mère, qu'il accompagna avec tant de tendresse et d'attentive vigilance jusqu'à son départ. Je l'aimais.
Henriette et Paul avaient uni leurs solitudes à un âge déja avancé et après de longues années de bonheur conjugal, mais mon propos dans cet hommage à Paul se bornera à leur "compagnonnage" commun qui prit naturellement la suite de longues années d'amitié et de voisinage.
Je repense aux jours heureux, vous savez bien, ces moments que l'on ne vit pas à leur juste valeur, parce que le quotidien fait que l'on s'attarde sur les manques, les attentes, les préoccupations au point de ne pas goûter ces petites joies dont le maillage ressemble à du bonheur.

Vingt-sept septembre 2003, mariage à Charmes de ma cousine Florence ; des figurants de cette photographie de groupe, riant au soleil et à la plénitude de la cérémonie, je suis le seul survivant.

groupe

 Pourquoi faut-il un tel décalage dans le temps pour remercier la Providence de toutes les belles journées dont elle nous a fait don ?

Maman partie le vingt mai deux-mille-neuf, Paul, inconsolable et seul dans son appartement suranné où rien n'avait changé depuis son veuvage, mit en évidence dans chaque pièce un portrait de l'Aimée ; le bibelot funéraire d'un goût discutable dont il orna la tombe d'Henriette me fait considérer différemment ces objets autrefois moqués et que je sais maintenant être le cri d'amour pétrifié d'un "toujours" pourtant déjà hypothéqué.

Quand l'âge empêcha Paul de prendre le volant vers le cimetière pour rendre un hommage quotidien à la défunte, il lâcha prise et, lentement, mais toujours avec l'élégance d'un humour inaltérable, loin de lui-même, il entama son dernier itinéraire vers celle qui ne quittait pas ses pensées.

03 chez Paul (3)

03 chez Paul (5)07 Merignac (3)

A quatre-vingt-seize ans accomplis Paul est allé rejoindre Henriette et ses êtres chers.
C'est comme si maman encore un peu plus s'éloignait...

Publicité
Commentaires
H
@ Victor & JuanMa : Gracias cariños, y besos
Répondre
V
Nous t'embrassons cher Ami. Amitiés dè Madrid.
Répondre
H
@ Mitcha : Tant que l'on subsiste dans une mémoire...
Répondre
M
.... et tu redeviendras poussière.... billet émouvant. Nous sommes aussi les prochains clients de la Faucheuse. Je garde le souvenir de Paul que j'avais présenté à maman et que j'ai aussi entouré d'affection jusqu'à presque ses derniers jours, du mieux que j'ai pu. Je réalise que nous sommes si vite oubliés.
Répondre
H
@ Eva : Merci ma chère amie que j'embrasse et remercie de sa fidélité
Répondre
Derniers commentaires
Publicité
Archives
Le blog de HP
Newsletter
Publicité