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Le blog de HP
8 octobre 2016

Entre deux "treize" en deux tableaux

Octobre, 31 jours ; 31, un treize cul par dessus tête.
Octobre mille sept cent soixante treize. Octobre mille sept cent quatre vingt treize.
16 octobre 1773, 16 octobre 1793, entre ces deux pinces des tenailles de l'Histoire, vingt ans d'une courte vie, celle d'une ravissante jeune femme bientôt reine et celle d'une femme vieillie avant l'âge fanée prématurément par l'opprobre et la brutalité des événements et qui n'est plus qu'une reine déchue : Marie-Antoinette...
Je devance le 16 de ce mois d'octobre 2016 pour ne pas gêner par une intrusion déplacée le concert de commémorations tapageuses, sentimentales et creuses de ceux qui, inévitablement, se répandront en lamentos de circonstance, trouvant "chic" d'afficher des nostalgies pour un monde qu'ils n'ont pas connu et qu'ils édulcorent ad nauseam à coups de constructions vides des miroirs de leurs vanités.

Un itinéraire en deux tableaux.

Lever de rideau

 

16 oct 1773

 

16 octobre 1773, forêt de Fontainebleau, village d'Archères.
La Cour chasse à courre ; le cerf aux abois, dans sa fuite éperdue, bouscule et blesse Pierre Grimpier, vigneron de son état. N'écoutant que son bon coeur, la Dauphine qui suivait la chasse en voiture, saute hardiment de son véhicule pour consoler l'épouse éplorée et l'assurer de son secours. D'aucuns trouvaient déjà que, pour une femme de sa condition, la future reine avait trop de sensibilité, l'étiquette n'intégrait pas dans le carcan de ses codes la compassion envers les gens du peuple.
Moreau le Jeune dessina la scène qui, gravée par François Godefroy, populariserait dans tout le royaume ce nouveau "trait de bonté" de la fraîche jeune femme qui soulevait tant d'espoirs et qui dans quelques mois serait Reine.
Dans dix-sept jours Marie-Antoinette accomplirait dix-huit ans.

Dernier acte

 

CIMG2916

 

16 octobre 1793, Paris, rue Saint-Honoré, épuisée par les privations, sous les insultes et les vociférations, l'ex Reine accomplit son dernier voyage dans la charette de l'indignité cahotante sur les pavés de ce Paris qui après l'avoir adulée la honnit.
Mais le plus important des voyages est celui qu'elle fait en elle-même, on l'a dépouillée de tous les honneurs mais elle s'est elle-même dépouillée de toute vanité, fière et indifférente elle touche au sublime.
Midi et quart, le couperet tranche une vie.
Dans dix-sept jours Marie-Antoinette aurait accompli trente-huit ans.

16 octobre 1773, 16 octobre 1793, vingt ans...

 

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Commentaires
H
@ Eva : Oui, effectivement il n'y a eu guère de destins plus contrastés que celui de Marie-Antoinette, et à ce titre, elle continue d'ailleurs, bien malgré elle, à susciter dévotions et détestations.<br /> <br /> Pour moi, n'aimant ni les personnages de papier soumis aux passions ou aux prises de position, j'essai autant que possible de tout simplement comprendre, sans idéaliser, sans traîner dans la boue.<br /> <br /> Bon, j'avoue tout de même cultiver une profonde tendresse envers elle ;)
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H
@ Painpinette : On peut aussi descendre en flèche avec brio. Mais il est vrai que le seul parler vrai bien du cœur...
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E
Un grand contraste entre la gravure et le dessin (autant dans la situation de la reine, que la représentation des événements)... "l'ex-reine" coiffée du bonnet de la paysanne... Un cruel et tendre raccourci qui suscitera la compassion chez les plus révolutionnaires...(enfin, peut-être...)
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P
Très émouvant cet hommage ! On ne parle bien que de ceux qu'on aime.
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H
@ Jag : Merci cher ami de ta visite et de ton commentaire
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