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Le blog de HP
21 février 2008

Entre-deux

Entre Porte Saint-Denis et Porte Saint-Martin, s'échoue le boulevard de Sébastopol pour donner naissance au boulevard de Strasbourg.
Lesdites portes matérialisaient la "frontière" entre le Paris intra-muros et les faubourgs, ceci à l'époque de Louis XIV ; ainsi, le passage sous les arcs de triomphe fait que de la rue Saint-Denis vous passez à la rue du faubourg du même nom, et de la rue Saint-Martin à la rue du faubourg Saint-Martin.(Entre tous ces saints on ne sait plus auquel se vouer)
Entre la porte baroque à l'ornementation vertigineuse et l'arc romain au noble classicisme, s'articule donc le monde de l'en deçà et celui de l'au delà de la Capitale qui, à l'époque, donnait le ton à l'Europe.


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Axe Nord-Sud, entre brumes et soleil ou entre lumière et ombres selon le sens de votre avancée.
Affirmation de deux répertoires stylistiques, pendule entre Baroque et Classique, les deux expressions artistiques du Grand Siècle, et aussi affirmées l'une que l'autre.

J'ai longtemps habité boulevard de Strasbourg, entre les deux portes ; depuis quatre ans passés j'ai transporté mes pénates en face, vers la place de la République ; sur le boulevard Saint-Martin, l'axe Est-Ouest s'ouvre par les deux théâtres de la Renaissance et de la Porte Saint-Martin, ainsi, je dois dire que je suis assez satisfait d'osciller, selon la direction de mes pas entre la Comédie et la République ou entre la République et la Comédie. Monsieur Talonette est tout à fait compatible avec le deuxième sens, je respire donc dans un quartier d'actualité...


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L'immeuble aux complications bourgeoises post-haussmaniennes, fait face, à égale distance, aux deux théâtres pré-cités et au feu Théâtre de l'Ambigu, de loin le plus beau du boulevard mais immolé par la fièvre immobilière pompidolienne qui nous aurait transformé Paris en ce Bucarest systématisé de Ceaucescu si les parques, parfois bienveillantes, ne s'étaient penchées de très près sur le cas du moderniste à tout crin.
Ainsi, l'un des édifices les plus emblématiques de la scène Parisienne est remplacé par la froide médiocrité d'un immeuble administratif (la Fongecif...) que vous pouvez voir sur la partie droite de l'image capturée ce matin.
On peut cependant voir là une certaine cohérence : notre époque toute de certitudes et de professions de foi ne pouvait s'accommoder de l'ambigu, de l'entre-deux...

Entre sol et nuées, mon vieil ascenseur (rénové "aux normes", rassurez-vous) m'a amené jusqu'au cinquième étage, devant ma fenêtre magique d'où ces quelques lignes s'envoleront de moi à vous (oui, je sais, il est très mal élevé de se nommer en premier, mais il faut bien citer le flux entre vous et moi dans son sens).


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Un grand oiseau de zinc, ce soir, m'amènera au Maroc, entre deux mondes, deux continents ; le métronome de mes errances m'amènera dans ce cyber-aquarium de Marrakech où j'ai pris l'habitude de vous rendre visite.

Si, entre plat et couvercle, se mijotent quelques idées plus ou moins bonnes, je ne manquerai pas de me rappeler à vos bons souvenirs ; quant aux mauvais, un coup de pinceau  magique et, hop, les voila tout roses.

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Si, d'aventure, vous trouvez du persil plat, de plus en plus rare et je n'aime pas le frisé, vous avez toute latitude d'en garnir les narines de ces deux durs à cuire qui vous saluent bien bas.

A bientôt



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Commentaires
N
Bravo à ces deux Mandarins exotiques !!
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H
@ tous : eh bien, il ne m'a pas été loisible lors de ce séjour à Marrakech de faire un tour à mon habituel cyber café.<br /> Mais grand bien m'en a pris compte tenu de l'allégresse que m'a procurée la lecture de votre fidélité.<br /> Tout simplement, merci.
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S
Je t'imagine en train de prendre les tofs dans la rue, et ça me fait -un peu- rire...<br /> Devrais-je prendre ma rue en photo ?<br /> Ah mais c'est déjà fait, le jour où les solex passaient...<br /> Quant au tajine, plutôt qu'au Pat. P., je le préfère au poulet/pruneau. Merci.
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S
Ce billet ne manque pas de sel !
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M
Pas seulement dans les narines, c'est infiniment plus élégant dans les oreilles ...<br /> C'est écrit (par toi) avec tellement d'humour qu'il est difficile de résister.
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