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Le blog de HP
20 juin 2006

Memento quia pulvis es...

... et in pulverem reverteris.

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Orfrois et ossements

J'espère que Room Service ne m'assènera pas des droits d'auteurs trop importants pour l'utilisation de cette phrase-titre qui lui est chère. Mais bon, j'assume, d'autant plus que je le soupçonne de ne pas être l'auteur initial de la maxime...

Il est sur les hauteurs de Bar-sur-Aube un site archéologique : Sainte-Germaine, les excavations du chevet trilobé, probablement du Onzième siècle laissent aparaître quelques sarcophages de pierre emplis des ossements et poussières d'ossements de ceux qui eurent le privilège d'être ensevelis dans le choeur.
Sic transit gloria mundi.

Les fouilles sont interrompues arrêtées, ce lieu de mémoire est ainsi ouvert à tous les vents, on y surprend de jeunes couples qui, espérant le calme, viennent perpétuer les pulsions de vie dans cet espace mort.
Eternel métronome de danses macabres et de désirs éphémères.

L'incurie et le vandalisme ont dispersé une grande partie des ossements, je n'ai pu m'empêcher de prélever trois phalanges et un débris de calotte crânienne avant que des pas insouciants ou ignorants n'en fassent disparaître les dernières traces.

A Charmes-en-l'Angle, je vous l'ai déja dit, il n'y a plus de célébration de messe, de longue mémoire c'est toujours ma maison qui a en dépôt les habits sacerdotaux, les chappes, aumusses et autres manipules sont somptueux et je n'ai pu m'empêcher de faire coexister sur ces images les richesses de la représentation et les débris de vies englouties.

La matière survit à l'Esprit, les brocarts crissants scintillent toujours des brillances de la vanité, mais on a du mal à imaginer que sous cette calotte crânienne des pensées aient pu s'élaborer.
Sous cet os désormais friable, combien d'envies ont taraudé ? Combien de jalousies ont elles versé leurs amertumes sur des heures avilies ?
Combien de générosités ont elles lutté contre les égoïsmes, combien de demandes d'amour, combien de stratégies de séduction?
Où sont les fantômes des sourires de ces lèvres disparues et, ces dents que l'on serrait si fort pour accepter la douleur, où s'effritent' elles ?
Vacuité et vanité, le temps efface, dissout l'homme alors qu'il épargne ses oeuvres : les sarcophages parlent des mains qui les ont construits par les stries des trépans qui leur ont donné leur forme.

La création serait'elle le dernier rempart contre le néant ?

Nota bene : l'article du 16 de Giorgino (voir mes liens) est capital, mieux, nécessaire.

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Commentaires
H
La création est la marque tangible de l'Esprit, n'oublie pas Giorgino que l'artiste est en quelque sorte celui qui accède au Divin grâce à l'inspiration et qu'il en "descend" donc le témoignage aux hommes. Artiste = démiurge, voleur de feu...
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G
Est ce vrai que la matière survit à l'Esprit ? Ne serait-ce pas l'inverse ? En tous cas, j'aimerais le croire.
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V
L'écriture a ce pouvoir là : évoquer...
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P
Voilà, ignorant où il convient de répondre, je t'ai adressé un billet sur mon blog, te le rappelant ici, ne sachant pas si tu iras le lire. En tout cas, merci de ta gentillesse.
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R
Va pour les droits d'auteur! Je vous en fais cadeaux. Dieu, dans Sa grand bonté m'avait fait locataire de cette phrase que je ne cherche qu'à partager. C'est chose faite.
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