Soleil, poussière et vent
Cette fin d'hiver a des comportements étranges de climats hors références, comme issus du catalogue de vente d'un magasin mythomane.
Marrakech n'échappe pas à la règle, le soleil y est brûlant, les vents tournoient de façon désordonnée soulevant des spirales rouges de poussière, et, quant aux nuages, ils semblent affolés comme des cavales incontrôlées en proie à la panique. De temps en temps quelques gouttes éparses viennent vous rappeler que l'hiver n'a encore pas abdiqué.
Et tout à coup, une plage aveuglante de l'astre opiniâtre qui cherche à s'imposer vient vous brûler voluptueusement la peau. On est ravi de n'avoir pas pensé à se munir de lunettes noires, c'est si bon de plisser les yeux et de se croire enfin, pour quelques minutes, dans un pays chaud.
Je suis encore au regret d'avoir fini "Les âmes grises" de Philippe Claudel, j'aime ces livres que l'on déguste en évitant la précipitation car nous savons, que la dernière page fermée, ce sera comme si un ami vous quittait.
La question qui reste posée est si finalement les âmes ne sont pas plus noires que grises. Bon peignons-les en gris foncé et agissons de sorte à ce que nous ayons de temps en temps l'illusion d'une couleur plus claire.
J'ai commencé "Les pieds dans la boue" d'Annie Proulx, la première nouvelle vous la connaissez tous, c'est celle d'un certain secret agreste qui nous tous émus ces dernières semaines.
Je me demande si je n'ai pas la nostalgie du garçon de ferme que je n'ai jamais été. Magie de la lecture.
J'aime ce cyber de nulle part, sa lumière d'aquarium et ses petits isoloirs où se votent toute la journée les suffrages à l'espérance.
Image nouvelle et pourtant banale issue d'une technologie récente.