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Le blog de HP
12 février 2006

Plaisir solitaire

Soirée ouatée à la campagne, il neige encore aujourd'hui, ce matin l'étang encore gelé reflétait les incendies d'un levant de légende, mais les batteries de mon appareil avaient rendu l'âme et je n'ai pu capturer l'émotion que j'aurais voulu vous faire partager.
En fin de soirée, le temps a changé son programme et la poudre blanche est revenue unifier le monde de son linceuil étal. Belle, reconduite à son chenil a pris son temps, bien que frénétiquement avide de sa gamelle du soir, de laper le sol avec une évidente satisfaction.

Belle dort, Charles aussi...

J'assure la veille, mais n'allez pas pour cela penser que le titre de mon post vous ménage l'indécente impudeur d'un errement manuel sur ma chaste personne, loin de là !

En me brossant les dents, mon esrit vagabond m'a conduit vers un plaisir que je ne puis partager, et donc solitaire.
Je suis un aficionado des dîners en ville, je reçois beaucoup et je suis très reçu,  imaginez les prouesse d'inventivité en cuisine, l'abandon voluptueux aux bonnes chères et aux vins qui les accompagnent. Le palais s'est habitué aux délicatesses variées des cuisines d'ici et d'ailleurs, sophistiquées, provinciales et exotiques.

Mais moi, quand je suis seul (et c'est rare), j'éprouve une jouissance inouïe à m'offrir ce qui ne peut s'offrir : un cassoulet en boîte.
Oh pas le cassoulet en boîte plate et ovale avec magret, graisse d'oie, et gna-ghi-gna-gna. Non, la bonne boîte basique William Saurin, celle dont on libère le contenu d'un ouvre boîte besogneux et dont le couvercle garde des traces de gras rose et froid.
Ce cassoulet sans trop de saveur et dont peut être le peu de goût qu'il offre n'est pas vraiment bon.
Il nourrit ce cassoulet, il cale, il endort, surtout accompagné d'un bon gros rouge de terroir.
C'est délicieusement déguelasse et horriblement voluptueux, surtout accompagné d'une pomme de terre à l'eau gorgée de sa sauce suspecte.

Et je suis ce qu'il est convenu d'appeler "une fine gueule".

Pourquoi ce dévoiement des sens ? Pourquoi ce goût pervers du primaire et du basique ? Pourquoi cette dépravation vers l'immédiatement évident ? 

Je n'en sais rien ; pardonnez-moi cette faute de goût, et surtout ne le répétez à personne. La honte !

Mais vous, réfléchissez bien, n'avez-vous pas au fond de vous même cet écart de goût qui, au milieu des délicatesses vous amène irrésistiblement vers les émotions immédiates, basiques et évidentes ?

Chuuut !

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Commentaires
H
@ Claire : demande à Puk-Puk quel a été son dernier déjeuner Parisien...
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C
MDR pour ce billet et ses commentaires ! où l'on découvre que JC n'a aucune gourmandise suspecte... rien que ça c'est suspect... lol<br /> bon alors moi je me planque pour finir la dernière part de gâteau, de chocolat mais aussi de foie gras, de pâté ou rillettes... en espérant que personne ne s'en appercevra.
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H
@ marie : Chuuut ;-)
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M
Tu ne le lui répèteras pas, mais Jardinbaroque est un pur esprit .. si, si !
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H
@ Jardin B : Ah si je n'avais de "fautes de goût" qu'en matière alimentaire...
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