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Le blog de HP
10 janvier 2006

Gravité, légèreté

S'il est une pensée exprimée en littérature que je me sois appropriée au point de me persuader qu'elle aurait pu naître de moi c'est bien cette phrase de Roger Nimier :

Il faut vivre sous le signe de la désinvolture, ne rien prendre au sérieux, tout prendre au tragique"

La désinvolture est effectivement, à mon sens, l'attitude de suprême élégance, oh bien sûr, il ne s'agit pas là de l'attitude d'indifférence face aux autres que ce terme pourrait évoquer si l'on reste à la surface, non, j'entends par "désinvolture" cet acte d'extrême détachement par rapport aux événements.
Si j'osais prendre le mot au sens littéral ce serait bien le fait de ne se sentir "enveloppé" de rien, donc, celui de garder de la distance, de la hauteur...

Le même événement, au crible de cette attitude de désinvolture revêt cette double qualité, pas si antinomique que cela pourrait le paraître : celle du dérisoire et celle de la gravité, sans aucun sérieux, mais d'une dimension totalement tragique.
J'illustre par quelques impressions afférentes à cet exemple majeur des aberrations actuelles : la guerre en Irak.

Quel est le sérieux de cette manifestation de la surpuissance Américaine ?
Une bonne appréciation du contexte géopolitique international ? Hummm... (sans commentaire)
Une évaluation honnête de la réalité ? Encore moins puisque le processus repose sur un des mensonges les plus cyniques de l'histoire.
En revanche, nous mesurons chaque jour la dimension tragique de cette déflagration qui, en ruinant un pays, en sinistrant une région, produit l'effet inverse de celui qui était escompté : la recrudescence du terrorisme international avec l'émergence d'un nouveau foyer.

En ce qui concerne la vie de tous les jours, depuis longtemps j'applique cette attitude : ne peser sur rien ni sur personne, garder un maximum d'indépendance d'esprit, être sans cesse en état d'alerte et aussi de réceptivité. L'esprit ne jouit de cet état de vacuité absorbante que dans la mesure où il s'affranchit de toute barrière mentale.

Non au "sérieux" de la représentation sociale, non à la satisfaction imbécile du cadrichon promu, non au contentement béat de l'employé de l'entreprise qui fait des bénéfices en se justifiant par un "nous" suicidaire et entretenu par les directions.

Mais oui à l'accomplissement de sa tâche sans se chercher de fallacieuses justifications, uniquement parce que l'on a un rôle à jouer et qu'il convient de le jouer au mieux sans cependant être dupe.

Assumer sans s'emprisonner.

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