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Le blog de HP
21 octobre 2014

Octobre flamboyant

Octobre, mois des brumes, des vapeurs rampantes au-dessus des étangs et des cours d'eau, mort programmée des fleurs et agonie des feuillages en marcescences de somptueux Arlequins.
Vous y croyez vraiment ?
Eh bien, en ce temps de saisons déréglées (n'est-ce pas ma bonne dame ?), après un été automnal nous vivons un été de fulgurances ensoleillées en plein mois d'octobre.
S'il n'était les rousseurs resplendissantes de la canopée, la langueur de nos chaises-longues, sorties pour la première fois de l'année, nous enivreraient des abandons lézardiens du plus beau des juillets.

18 octobre 2014 (21)

Les bouquets de la maison chantent de toutes leurs fleurs mises en vedette par l'irruption du soleil.
Altières et corsetées, distinguées et inodores, ces femmes du monde que sont les roses de fleuriste dressées à charmer dans la plus parfaite des neutralités décoratives se haussent du col flattées par les premières invasions de la lumière, les hortensias dont la saison avancée a mis un frein à la progression de leurs fards roses s'abandonnent en soupirs fastueux de crinolines chatoyantes ; pendant ce temps les capucines à l'insolente ténuité se gorgent des clartés diffuses qu'elles revoient en dards de feu.

18 octobre 2014 (7)

18 octobre 2014 (8)5 octobre 2014 (4)

L'orient en ce début de journée filtre ses rayons encore obliques à travers le balancement mouvant du rideau des feuilles du saule qui en oublie de pleurer sous la caresse tiède de la brise, au fond de la prairie, la maison des bois attend patiemment que les heures tournent pour réchauffer sa façade occidentale dès lors que l'astre descendra en sens opposé vers la fin de son cours ; la lutte striée du sombre et du lumineux zèbre une allée bordée de frondaisons d'or.
L'esprit se délecte de cette certitude d'une journée où aucun incident fâcheux ne viendra altérer la promesse de douceur.

18 octobre 2014 (14)18 octobre 2014 (41)

18 octobre 2014 (34)

Le parc savamment agencé dans le cadre naturel de la vallée du Blaiseron dont il n'altère pas la perspective, invite à une évasion sans autre but que l'abolition des amarres mentales, appel vers le voyage immobile sans obstacle aucun, sans possibilité de frontières.
Rythmant l'espace, les mâts de la nature ou de l'industrie humaine se parent malgré eux d'intrépides végétations opportunistes, le lierre éternellement vert ne cédera qu'à l'intervention de l'homme domesticateur de paysage et la vigne vierge, elle, annonce par le faste de ses rougeoiements l'inéluctabilité de sa mort prochaine.
Sous le bleu anachronique de ce ciel d'automne les menaces paraissent improbables.

18 octobre 2014 (22)

18 octobre 2014 (29)18 octobre 2014 (36)

Qui pourrait penser dans ces intérieurs baignés de lumière que, dans fort peu de semaines, les volets se refermeront pour protéger du froid ? Je n'aime pas anticiper sur cette période où la maison recroquevillée sur ses pénombres ne vibrera, lors de nos venues, que sous les lumières artificielles ; mais pour l'instant le fauteuil-crapaud  noir se gorge des mauves ambiants de ce petit salon tandis que dans la pièce à côté le petit groupe de jeux d'enfants en céramique s'abandonne à s'en dissoudre à l'invasion du soleil.
Voisinant avec la scène bachique la poupée de cire, dernier avatar de la Reine, détourne pudiquement les yeux ; j'ai soigneusement aplati, derrière le diadème, la mèche qui pourrait faire croire à une utilisation irrespectueuse de l'effigie-bougie.

18 octobre 2014 (3)18 octobre 2014 (16)

18 octobre 2014 (12)

Dans l'orangerie, en cette fin de journée, les longues ombres obliques disent la fin d'un état de grâce.
Aujourd'hui, le gris du ciel ocelé du tourbillon désordonné de la valse des feuilles mortes nous redit brutalement la fin du rêve.
Retour à la normale...

 19 octobre 2014 (4)

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Commentaires
H
@ Eva : Je sais que l'esprit des lieux te charme et te remercie de venir, fidèle, en respirer le parfum en mots et images en attendant mieux ;)
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E
Tu as raison Henri-Pierre, les roses de fleuriste ne valent rien !.. Trop guindées, trop snobs !... et j'aime tellement les hortensias coupés aux couleurs divinement passées... J'adore la photo du plan d'eau... comme un beau miroir...
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H
@ Marie : Je suis si peu sorti ces derniers temps ma chère amie, retenu à mon bureau par mon travail que je n'ai pas suivi la route où vous saluent les champignons.<br /> <br /> L'année prochaine ;)
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M
à la normale ? retour à la nature assurément et les grues ne s'y sont pas trompé !<br /> <br /> Avec ce bel été indien, tu ne dis pas si les champignons ont soulevé leur chapeau pour te saluer.
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H
@ Jeanne : La glissade a été rude ma tendre Jeanne, mais entre arcs-en-ciel froids, bourrasques et soudains coups de projecteur du soleil, le charme opère toujours.
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