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Le blog de HP
28 novembre 2009

Quartiers d'hiver

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Charmes ne sera plus que la maison du repos hebdomadaire, le chauffage du navire est un luxe trop irraisonnable pour un seul passager, et puis mes "élèves à la maison", fils d'amis dont mon filleul Victor, rongent leur frein pour étaler leur relative soif d'apprendre sur la table de la salle à manger ; mes interventions à l'école me rendront à mes chers étudiants, fripons, complices et garants de mon ancrage dans l'esprit du temps. Bel échange, contre un peu de savoir ils m'offrent de la jeunesse encore.
Avec le corps administratif composé de bien jolis corps dotés de solides cervelles ( voyez comme elles savent se faire belles) alterneront discussions pédagogiques, parlottes à la cafétéria et fous rires.
Finies les langueurs campagnardes, c'est l'hiver qui s'installe et avec lui un regain d'activité.

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Hier, sur "mon" boulevard Saint-Martin un soleil de plus en plus pâle caressait avec tendresse les allégories Louis-Quatorziènes de l'arc de triomphe édifié à la gloire du monarque, et, une lumière d'opale argentait les façades alignées au bord de ce balcon sur une artère qui fut un fossé protecteur de la ville.

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Toute la journée la rue offrira des spectacles variés, de celui des lassitudes d'une attente qui se noie dans les pages d'un journal, à ceux des audaces canailles de ces adolescents défiant le danger du vide pour éviter celui des réprimandes paternelles ; on ne peut en aucun cas laisser planer à l'intérieur l'odeur révélatrice du "pétard"... mais allons donc, c'est sans compter sur mon objectif inquisiteur ! Ah, si j'étais maître-chanteur, mais en fait de chant j'ai toujours eu tout faux...
Cependant la nuit tombe vite et très tôt ; c'est l'heure où la fée électricité, sur fond d'ombre, transfigure d'un flou immatériel la vilaine tour Montparnasse.

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Et puis, après les migrations des vacances, c'est le retour du cycle des dîners de plus en plus animés au fur et à mesure que les alcools désinhibent l'esprit et aiguisent les langues ; rompant avec la tradition de réserve au sujet de la politique, nos illustres gouvernants seront habillés, c'est le cas de le dire, pour l'hiver.
Et puis, selon les événements, les passions, ou tout simplement les hasards, une vaste palette de thèmes sera abordée suscitant controverses, boutades ou accords, je ne pourrai non plus réfréner mon irrésistible penchant aux propos provocants pas plus que celui à l'expression sans retenue de ma sensiblerie.
Les vagues de paroles échoueront aussi sur la prise de pouvoir d'une musique enfin écoutée ou la contemplation, d'un oeil quelque peu vague, du fond du verre de cognac de fin de soirée.

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L'ordre du salon d'avant les effusions n'est plus qu'un souvenir, la table mise avec soin est dévastée, mais dieux, que j'aime, les convives partis, l'odeur qu'exhalent les bougies lorsque l'éteignoir fait expirer la flamme en filaments fuligineux.
Une senteur de fin de soirée... ou de début d'un autre jour ; encore un passage, toujours la fuite du temps...

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Commentaires
H
@ Jean-X : Merci au nom de l'hiver, pour cette plaidoirie que tu lui offres. J'ai des dettes douloureuses envers l'hiver et je suis un enfant de l'été. Mais je sais aussi, de plus en plus, écouter la saison qui me rend à Paris, à mes amitiés et à mes étudiants, me comblant ainsi de provisions de bonheurs.<br /> Bien vu, cher Jean-X, comme toujours.
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J
Le ciel d'aujourd'hui doit beaucoup à Brueghel, l'ambiance qu'il dessine est idéale pour revenir sur ce billet à la fois intense et doux dans lequel tu nous fais partager les premiers jours de ton entrée en hiver.<br /> La froidure de la saison que l'on dit mauvaise est bien souvent, quoi qu'on en dise, une bénédiction, car elle offre, à mon sens bien plus que l'été, la possibilité à ceux qui le désirent de se retrouver dans une atmosphère où la sensation d'intimité s'impose avec une intensité nouvelle. Pour avoir vécu à tes côtés quelques dîners, certes ailleurs qu'à Paris, je sais à quel point ils peuvent être des catalyseurs d'inattendu, une confession se glissant ici, un projet s'ébauchant là, toujours dans l'attention et le respect portés à l'autre, très loin de ces mondanités dont la politesse feinte cache le caractère de jeu de massacre. Et qui dira la douceur nostalgique de cette heure particulière où l'on quitte le bal sur un air favori, rite de passage vers autre chose, conscience du temps qui a passé.<br /> Je te souhaite un riche hiver, plein de ces petites magies partagées avec ceux qui te sont chers. Je demeure persuadé que certains contiendront en germe la riche éclosion du printemps prochain.
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H
@ patrick : tiens, ça ne m'étonne pas que tu te reconnaisses là dedans aussi ;-)
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H
@ Ghislaine : Je dois être voué aux iris, jamais dieux possible ! Merci pour Offenbach, j'ai une de ces envies de champagne ;-))).<br /> Kisses and love to you too.
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P
"intranquillité fondamentale" j'adore.
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