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Le blog de HP
17 novembre 2007

Froids soleils

Paris s'est réveillé ce matin du pied droit.
Rieuse et étincelante la ville inondée de soleil exultait de tout l'éclat de sa froide lumière.
Le plus insolite, en ouvrant mes rideaux, fut de voir tant de clarté et de sentir tant de froideur ; les soleils d'hiver ont ceci de particulier qu' ils découpent avec une précision clinique de scalpel les volumes des immeubles en arêtes implacables ; la froidure est immédiatement perceptible et l'air est transparent comme la glace.
Mais dieux, que la capitale me paraît belle aujoud'hui.

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En ce jour de fin d'automne,cependant, la grève bat son plein.
Je me souviens de situations similaires où la pénurie des moyens de transport alliée à la pluie et à la grisaille faisait de Paris la capitale de la galère ; mais de ce beau soleil, les bicyclettes et les vélibs, en compactes colonnes de fourmis besogneuses donnent aux rues un air de fête, de villégiature.
Le dôme invraisemblable du Félix Potin, devenu de par les dieux des tribulations économiques, le Monoprix du boulevard de Sébastopol scrute avec une superbe indifférence les agitations du ras du pavé.

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Square Emile Chautemps, les branches des marronniers, nues depuis quelques jours, ne font plus écran au bel ordonnancement des façades post-haussmannienes.
Bien au chaud sous leurs plumes, les pigeons croient à un nouveau printemps et, fébriles et peu farouches, font leur miel des débris divers qui jonchent le sol.
Dans un magasin du Marais, je peux constater que la mésange de Charmes ( Voir le billet précédent) a posé depuis son paradis comme modèle pour cette barbotine exhibée en vitrine.

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De leurs yeux vides et troublants, les mannequins des vitrines transpercent l'agitation du trottoir ; déesses impavides des vanités marchandes de notre époque, elles affichent une indifférence totale pour les atours névrotiquement désirés par les pauvres humaines victimes du paraître.

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Combien de fois suis-je passé en ce commencement de la rue Blondel qui débouche sur la rue Saint-Martin ? je ne saurais le dire le parcours étant quasiment quotidien ; eh bien, je découvre aujourd'hui pour la première fois cette originale façade art déco revêtue de céramiques, et je me dis que Paris n'aura jamais fini de nous livrer tous ses secrets.

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A peine rentré, le jour, brusquement, plongeait dans l'insondable de l'horizon. Au dessus des cheminées des toits de la vieille ville le crépuscule saignant disait la mort de ce 16 novembre 2007.

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Commentaires
J
oui peut être....<br /> je t'embrasse
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B
Bien reçu !
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H
@ Jardin et Venezia : tu sais Paris a les mêmes germes d'authenticité que la province. La province a aussi ses conventions et ses rites auxquels tu échappes moins facilement qu'à Paris. Comme quoi, où que ce soit, yeux ouverts et indépendance d'esprit t'ouvrent les mêmes richesses.<br /> @ Thomas : Il n'y a pas de "mauvais" temps, c'est sûr, il n'y a que des temps.<br /> @ jeanne : Viens voir de plus près ;-p<br /> @ Cristina : Pourtant Bruxelles par temps de glace piquante est tellement belle.<br /> @ Victor F : espero con suma ilusion. Merci pour le lien sur mon cher Madrid.<br /> @ Querelle : Oui, tu as raison, inquiétants de la cruauté de leur demande : sois comme moi. Et vides...<br /> @ L.Eliot : Et je ne l'ai pas laissé passer... Merci de ton passage ici.<br /> @ Buz-Buz : je t'ai apporté du froid pour que tu te chauffes de mon affection.<br /> @ Sophie : Il faudra lui offrir une jolie robe à cette Belle au carton dormant lorsqu'elle en émergera.<br /> @ Michel G : je sais, Michel, que vous comme moi, pouvons nourrir plusieurs affections sans qu'elles se nuisent ou se contredisent.
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G
Moi, qui suis un inconditionnel de Paris, malgré mes tentations de sables... j'ai été si heureux de voir ces fenètres sur la ville qui m'a construit et vos mots si précis, si poétiques qui les accompagnaient...<br /> <br /> Merci Henri-Pierre,<br /> <br /> Michel
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S
Glacial !<br /> J'aime beaucoup les photos des modèles.<br /> Ca me rappelle que j'en ai une, enfermée dans un carton, qui n'attend plus que notre "grande pièce" soit terminée (si, si, un jour...) pour venir y crâner en tenue d'apparat...
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