Echéances

C'étaient des explosions de joie, des fêtes, la déferlante des marques d'affection et la fébrilité de la découverte des cadeaux.
C'étaient les anniversaires d'antan.

Toujours des marques d'affection, toujours des présents, mais derrière le masque de la joie de circonstance on est de plus en plus sensible aux marques du temps ravageur qui passe, aux fatales échéances.
Ce sont les anniversaires de maintenant.

Aujourd'hui c'est mon anniversaire et je mesure les altérations de mon rapport aux choses que la fuite de la jeunesse entraîne.

De ma fenêtre je regardais mon cher Charmes, ses arbres, son étang et ses si belles perspectives.
Si j'avais vingt ans je me serais laissé envahir par l'enthousiasme de redonner vie à un domaine si négligé pendant longtemps, j'aurais dit tel un Rastignac rural "Charmes à nous deux" ou, tel une Scarlet O'Hara Champenoise, j'aurai dans ma main pétri la terre non rouge de charmes pour lui jurer une nouvelle prospérité.
Mais je n'ai plus vingt ans et je ne puis que panser et écoper parce que le long terme ne m'appartient plus.
L'enthousiasme s'étiole dans l'accélération de la course des aigüilles des horloges, et la limite des projets se profile dans l'horizon des années qui passent.

"Bon anniversaire Henri-Pierre", merci, merci, j'y suis sensible, mais y a t'il vraiment de quoi pavoiser d'aborder les rives de son automne ?

Mais que lui ai-je donc fait à mon acte de naissance pour qu'il m'éloigne ainsi de cette aube d'une vie qui s'est si longtemps crue invulnérable ?

Fini le temps où quittant un lieu aimé ou découvert lors d'un voyage il me semblait incongru de me demander combien de fois je pourrais encore, dans ma vie, revoir le même ciel.
Tous les possibles étaient offerts, tous les ailleurs accessibles.
Maintenant j'espère revoir au moins une fois encore les ponants de Ceylan ou les aurores d' Istamboul.
Et toutes ces destinations rêvées ? Combien encore me seront révélées ?
Ce n'est plus l'heure de tous les possibles mais celle des choix.

Ai-je vraiment de la chance d'avoir tous les appétits et la même santé inoxydable qu'à vingt ans ?

Devenir sage ? raisonnable ? Le puis-je ? Le veux-je seulement ?

Une légère brise balance les feuilles de Charmes, l'herbe est douce, le ciel intact et mon âme intranquille a la tentation de se pencher au balcon de l'apaisement.

Comments

[lachattepatiente]

Dormez bonnes gens !

No body know…personne ne sait…Premiers mots d’une chanson…
Personne ne sait…Premier cri d’une chanson…
Personne ne sait le mal que je ressens,
le mal fait à la terre, le mal fait aux innocents !
Pourquoi se taire, obéir à la loi du silence ?

Un peu partout, on affame au nom de la grande finance,
on tue au nom d’une religion,
on opprime, on arrête pour délit d’opinion,
on prive de ses droits le libre penseur,
Chaque jour on perpétue l’horreur
on torture au nom d’une patrie !
là on massacre au nom d’un tyran, d’une ethnie

Rassurez-vous, là, ce n’est pas ici, mais là-bas !
cela ne vous concerne pas !
Goinfrez-vous bonnes gens devant votre petit écran
dormez braves gens
gavés d’images publicitaires
entre deux attentats à la bombe meurtrière !

Indignés, braves gens, devant des images d’enfants mourants ?
donnez votre obole noble garant
de vos consciences
et continuez à vous remplir la panse !

Mais ici, bonnes gens, pendant que vous dormez, bien vivants,
pendant que vous courez à la grand messe des « géants »,
pendant que vous engraissez les «mammouths», «les mousquetaires»
endormis par leurs bons spots publicitaires,
pendant que vous vous empiffrez de «petits plats Marie»,
et que votre cerveau souffre d’anesthésie,
pendant que notre agriculture épuise notre terre,
pendant que la puissance des industries agroalimentaires
nous vante des produits frelatés aux «emballages sous vide»,
pendant que la puissance des actionnaires avides
prépare notre futur cancer mijoté à feu doux
aux accents exotiques de leurs sauces «aigre-doux»,
ici on achète les consciences,
car, au nom de la raison d’état et de la science,
on programme la mort de nos enfants, de nos petits-enfants,
on va stocker sous terre, bombe à retardement,
nos déchets meurtriers dont la radioactivité
sera le legs mortel transmis à tous nos héritiers !

[lachattepatiente]

la vie est ainsi faite : chaque jour nous rapporche de l'instant ultime... Alors pourquoi se lamenter ? Si les humains étaient immortels il n'y aurait plus de place sur notre planète. Elle est déjà bien encombrée aujourd'hui et notre destin est de mourir. La mort est naturelle en soi, elle n'a rien d'épouvantable. Elle ne l'est que pour ceux qui restent après la mort d'un être aimé.
Un sage imortel disait que l'éternité serait insoutenable, il désirait ardemment mourir car l'éternité finit par être intolérable... Il souffrait de vivre cette éternité...

[Piel]

Oui ... demandes toi des fois ....

[Azure-Te]

@ Piel : Aaaaaaah, si la mort est une nouvelle naissance, alors viva la muerte, chouette, c'est hype la mort, c'est cool de vieillir, et puis le temps passe si vite comme tu dis, super réconfortant ton petit cadeau.
Non mais on se demande, des fois...

[Marie]

Où cours-je ? à Charmes. Le destin nous précède.