Reprise

Non, je n'ai pas boudé mon blog, figurez-vous que, toute la semaine passée, j'ai TRAVAILLE, oui, j'ai accepté une mission d'une semaine hors de chez moi. Finalement c'est bien de travailler...

Premier bonheur, celui de la cérémonie de l'habillement ; se lever très à l'avance pour ne rien laisser au hasard. Tout de même le choix du costume, de la chemise, de la cravate et des boutons de manchettes par rapport à la montre, quel casse-tête... et encore, si on s'en tenait à un premier choix !  Ajoutez-y le noeud de cravate, simple ou double windsor ? La décision ne viendra que d'une observation attentive de la forme du col de la chemise et de la texture de la cravate.
Mais enfin me voila prêt à affronter le passage au dehors le talon conquérant et le cartable négligeamment balancé dans la gestuelle du cadrichon de base sûr de sa parfaite adéquation avec l'importance de son rôle.
Notez, quand ça ne dure qu'une semaine c'est rigolo comme un rôle facile.
Quand c'était une condamnation, c'était plutôt pathétique.

Deuxième bonheur : le métro.
Ah l'assaut voluptueux des parfums bon marché et des effluves aissellesques ! Les soupirs sous les regards atones, et les ruminations si délicates des gommes à mâcher... Mais aussi :
Tiens pas mal la jolie frimousse sur le quai... L'objet de séduction monterat'il ou non dans mon compartiment ?
Oops, celui là je ne l'avais pas encore vu, Mmmm, posture avantageuse, l'air ouvert mais pas agressif, regards croisés sur le reflet des vitres avant que le claquement sec d'une station indifférente aux prémisses du jeu de séduction, ne guillotine l'échange naissant.

Troisième bonheur, et celui-là est véridique : animation d'un séminaire culturel dans le cadre d'une respectable école de commerce, immersion dans l'univers des jeunes autour d'un sujet en or : "la représentation de la femme dans la rencontre amoureuse", cela illustré par la littérature, le cinéma, la peinture et la photographie.
Le thème, très "ouvert" a permis de dépasser le langage convenu pour échanger sur des préoccupations réelles.
Que je suis ému par cette jeunesse actuelle si loin des clichés que les média nous imposent : tant de soif de comprendre, de savoir... Quelle disponibilité et quelle soif d'absorber le monde.
Dans l'ensemble j'ai été témoin d'une telle démonstration d'énergie et de désir "d'y arriver" que la stupidité du CPE (paix à son âme) est apparue comme une évidence.
Et ces jeunes que l'on dit si déparavés ou amoraux ; je les ai vécus pleins de jolies pudeurs et refusant toute la vulgarité déversée par les divers médias.

J'aimerais avoir vingt ans aujourd'hui.

Au fait, petit apparté gratifiant : ça fonctionne pas mal un peu d'argent sur les tempes!

Comments

[Henri-Pierre]

@ Marie : Du futile au généreux, du généreus du futile. La vie, c'est tout. Que j'aime, chère Marie, me re-découvrir de par ta démarche d'archéologue. Bisous.

[Marie]

Il en existe encore des billets sur lesquels je n'ai pas passé mon pinceau qui révèle des trésors enfouis, celui-ci en est un et je reste éblouie par tes facultés à passer du futile (non ne crie pas, le nœud windsor c'est le double ?)au généreux.
Bisous

[Louise]

Quand tu veux !! enfin je repars dimanche et reviendrai vers le 9 mai pour 15 jours.( mon alternance habituelle )
Passe moi un mail et je te donne mon téléphone voilà !!
A bientôt alors

Bises

[Henri-Pierre]

Eh bien j'ai vu, Louise.
Merci et à quand ce café ? (ou cette bière)
Bisou

[Louise]

Extra ton article...presque un court métrage...j'aime beaucoup. Tu aurais du descendre à Montparnasse ou St Placide et venir boire une bière ou un café avec moi . J'ai lancé un groupe sur Flickr et j'avais envie de t'en parler. Vas voir :

http://www.flickr.com/groups/21466024@N00/

Bises joyeuses