28 février 2006 entre 5 et 6 heures du matin...
Nuit fragmentée entre insomnies et rêves.
Je me rappelle le dernier qui a accompagné la fin de ma nuit :
Une barque paresseuse, apparemment sans nautonier, dérive le long d'une rivière d'un bleu de saphir. Le paysage qui défile presque immobilement le long des berges est fait de palmiers et autres arbres exotiques d'un vert crissant sur fond d'azur absolu.
Féerie d'un chromo colonial.
Sur la barque, deux amis, très beaux et très graves sans aucun lien avec ma vie "réelle" jouent une musique lancinante, l'un sur un luth l'autre sur une flûte. Charles, assis au fond de la barque, peint ou dessine, je ne sais;
Je suis sur un hamac, indolent et bercé par une brise chaude.
Tout est réuni pour que ce soit un instant parfait.
Mais la musique, très douce, est poignante jusqu'aux larmes et je n'ai pas accès à l'oeuvre de Charles, j'ai beau regarder l'objet reste hermétique, clos, inexistant.
Ce que j'atteins ma porte peine, et je n'atteins pas ce que je désire.
Je me réveille le coeur en écharpe, avec, en moi ces qelques vers venus de je ne sais où et dont la précision m'étonne.
Pourquoi
Pourquoi tes yeux ne sourient pas,
Lorsque les miens viennent sur toi ?
Pourquoi ta bouche reste close,
Quand mes paroles se veulent des roses ?
Pourquoi tes mains restent inertes,
Quand les miennes se tendent à perte ?
Pourquoi es-tu comme la glace,
Où mes vains élans se fracassent ?