Charmes ne veut pas dire adieu à l'hiver
Le site de Charmes, ma campagne, a emprisonné l'hiver dans sa vallée, l'éclat d'un soleil glacial zèbre les plaques de neige et de gel qui lovées dans les creux et les anfractuosités ignorent les premiers bourgeonnements et les trilles des oiseaux.
Je pense que le printemps ne tardera pas à venir, ses prémisses sourdent du sol et flottent dans les airs, bientôt la saison de chasse prendra fin et la vue d'un animal des bois ne sera plus un mélange de grâce et d'inquiétude. Nous pourrons reprendre les promenades en forêt sans la crainte des balles perdues.
L'étang gelé comme je ne l'avais encore vu avant cet hiver rigoureux, retient autour des souches d'aulnes morts ou des momies des végétations aquatiques des monticules de neiges durcies ; mais la surface de la glace commence à se lézarder et, bientôt, les frémissements des carpes viendront animer la surface.
Rayons diaprés qui abolissent la dureté de la neige tranformant les fûts en orgues lumineux. Entêtement des dernières feuilles marcescentes qui s'accrochent encore mais entre lesquelles les premiers bourgeons pointent leur nez pointu et chitineux.
A contrejour, cette souche, souvenir de la tempête de 1999 joue les animaux fantastiques ; loin de cette atmosphère légendaire mes pas et ceux de Belle sont le sceau d'un moment de pur bonheur.